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Le modèle Systémion

Deux traits importants distinguent les agents logiciels classiques des entités étudiées par les différentes théories systémiques :

  • l’ouverture : ces entités sont ouvertes au monde extérieur, c’est à dire qu’elles sont capables d’échanger physiquement des items de diverses natures avec l’environnement ;
  • la transformation : elles mettent en œuvre des mécanismes internes structurants et déstructurants sans que leurs interactions ne provoquent l’arrêt de l’entité.

Afin d’étudier de manière uniforme les phénomènes et systèmes se prêtant à une analyse systémique, Jean-Louis Le Moigne a proposé le concept d’Objet Général défini comme « quelque chose d’identifiable :

  • qui fait quelque chose, c’est à dire possède une fonction
  • et qui, doté d’une structure,
  • évolue dans le temps
  • dans quelque chose (environnement)
  • pour quelque chose (finalité). »

Nous avons adapté le concept d’Objet Général au contexte agent logiciel afin de pouvoir modéliser et implanter des propriétés complexes d’agents, certaines déjà explorées dans le domaine des SMA (ex : l’autonomie), d’autres peu ou pas étudiées (ex : la finalité naturelle).

Le modèle Systémion (SYSTEMIc daemON) est un modèle d’architecture d’agent logiciel qui combine et articule les concepts d’Objet Général, de finalité interne et finalité externe, de qualité, d’attribut et de tâche. Cette architecture logicielle se décompose en deux sous-systèmes :

  1. un sous-système fonctionnel qui matérialise la finalité externe, c’est à dire les propriétés relatives à l’accomplissement de la tâche éventuellement assignée à l’agent.
  2. un sous-système comportemental : celui-ci contient les propriétés (qualités et attributs) propres à l’agent, c’est à dire les propriétés qui sont indépendantes de la tâche qu’il aura à réaliser. Cette couche logicielle implante la finalité interne.

Architecture Systémion

Un systémion est un agent logiciel construit suivant le modèle Systémion.

Le modèle Systémion a été utilisé pour analyser différentes classes d’entités logicielles telles que les vers, virus et démons logiciels. Il a permis de définir de nouvelles classes d’agents logiciels (agent fonctionnellement non déterminé vide, unitâche ou pluritâche), de proposer de nouvelles propriétés (attribut modification) et d’interpréter d’une nouvelle manière le concept d’ouverture.

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